je vous salue marie.
Il s’approche. Elle. Petite poupée fragile séparée de sa mère.
Ses doigts serrent la croix à son cou. Elle le regarde. Cette pièce. C’est la sienne. Un matelas. Les murs vides. L’absence.
Ce beau-père qu’elle n’aime pas. Il a brisé sa mère. Il a brisé sa vie.
Elle subit les sévices de l’esprit. La manipulation du mental. Elle ne comprend pas. Trop petit. C’est un monstre dominant assoiffé. Jamais satisfait.
Il s’approche, laisse ses doigts rugueux passer sur le satin de sa peau, son visage et il serre son manteau entre ses doigts pour qu’elle comprenne.
Elle tente de s’en sortir. De crier à l’aide. Mais elle se fane. Elle se perd. Elle devient un fantôme. Une épave. Une gamine sans âme. Sans rien.
« Tu sais ce que papa a dit. Il faut écouter. Tu sais mon amour que j’ai raison et qu’est-ce qui se passera si tu n’écoutes pas.» Pas de nourriture. Pas de sortie. Pas de rien. Juste du vide. « C’est parce que je t’aime que je fais ça. Tu le sais.» Il ne touche pas son corps. Il ne fait que la briser. Semer des petits morceaux de chaos dans son crâne. Ce n’est que ça. C’est déjà trop.
Il se penche. Pose ses lèvres chaudes contre son front. « Tu sais que papa t’aimes très fort trésor.» Son père est mort. Ce n’est pas lui. C’est un remplaçant. Un démon.