"Je n'arrivais pas à y croire... C'est ça qu'on appelait une famille ? Franchement, c'était de la merde à l'état pur. Je ne pensais pas qu'un jour, je devrais dire à des survivants que ma famille m'avait abandonnées alors que l'apocalypse ravageait notre monde. C'était pourri, dégueulasse mais surtout je n'en comprenais pas les raisons. J'avais beau de toute manière me creuser trois cent fois la tête, à la recherche d'une réponse qui pourrait me convenir, rien n'était apparu. Il n'y avait pas de miracle à la lâcheté et à la peur. Au final, cet imbécile de Calvin...Et bien je le traiterais plus de la même façon. Un vrai pot de colle mais c'est vrai que pour l'heure, je ne peux pas dire qu'il est inutile, bien au contraire. S'il n'avait pas été là...Je serais morte et j'en ai pleinement conscience. Comme quoi, les gindres d'une pauvre gamine, c'était bien du passé tout ça..." Paroles de Elisabeth un certain temps après l'apocalypse.

Elisabeth... Tel fut le premier prénom qui vint à la bouche de sa mère quand elle sortit de son ventre après un long périple peu glorieux. Ce fut l'aînée d'une petite famille de bourgeois, ayant après elle , deux frères qui sont bien pénibles des fois. Elle eut une enfance assez basique bien que vite ennuyé par la solitude qu'apportait la richesse et le titre de ces parents. Elle vécut vraiment sans amis, n'étant que conviée à des soirées mondaines et ne cotoyant que des adultes, c'est sans doute cela qui l'a fait grandir plus vite qu'elle n'aurait dû. Même avec l'arrivée de ses frangins, cela ne change pas tellement. Elle reste l'aînée qui a grandi trop vite. Et le pire, c'est que quand elle eut 16 ans, le fait qu'on lui ordonne d'avoir presque jour et nuit un garde du corps, car Papa était devenu le grand maire d'Atlanta, rien de tel pour mettre en colère la jolie brunette qui a pris l'habitude d'être indépendante et surtout solitaire. Elle lui en a fait voir à Calvin, c'est certain. Il doit encore s'en rappeler, toutes les blagues pourries, les insultes, les farces de gamines qu'elle lui avait faites, mais également du rentre-dedans qu'elle avait pas mal regretté par la suite. Mais tout ceci, ce n'était pas vraiment elle dans le fond. Oui, quand une personne devient dépendante d'une drogue, c'est ainsi que les choses changent et Eli n'est pas comme ça. Du moins, elle le pense. Au final, après s'être fait prendre la main dans le sac par les flics et aussi pour préserver la bonne réputation du maire, elle fut envoyée quelque temps dans un centre de désintoxication.

Peu après sa désintox, elle décide de changer un peu de vie. Fini la fête jusqu'à tard dans la nuit, fini les beuveries inutiles, les mecs d'un soir. Elle doit se ressaisir et décide bien que contre l'avis de son père, de suivre ces rêves au niveau professionnel. Elle a toujours aimé cuisiner, avec les dames qui s'occupaient des cuisines à l'époque et elle rêvait de travailler dans un grand palace. Chose faite. Âgé maintenant de la vingtaine, elle a pas mal évolué et travail dans un grand restaurant prestigieux à Atlanta, bien qu'elle soit encore constamment surveillée puisque son père le veut pour ne pas avoir de problème et de remords sans aucun doute. Mais comme personne ne pouvais s'y attendre, un garde du corps ne suffisait plus vraiment pour porter secours face à des morts-vivants. Quel pourcentage de chance avaient-ils d'être le premier Etat des Etats-Unis d'être aussi...infesté par l'épidémie du projet Z ? C'était vraiment une horreur, une panique monstrueuse se fit voir sur l'État de Georgie et c'est ainsi, que ces parents qui n'étaient pas avec elle quand eue lieu la grande émeute pour fuir au plus vite une troupe de rôdeurs, partirent sans elle, avec comme simple excuse ou raison, une lettre écrit à la hâte laissée sur le bureau de son père. Elle ne s'en remit jamais vraiment de les avoir vus partir comme ça... Livré à elle-même en compagnie de Calvin qui étrangement, ne l'a pas abandonné, elle survit un peu grâce à lui. Et elle s'estime maintenant très chanceuse d'être avec un type comme lui alors qu'auparavant, il n'était qu'un bouffon de garde du corps à ses yeux.

La dure réalité se fit bien vite voir. L'état fut complètement ravagé par l'invasion. Peu survivait et beaucoup fuyaient vers les autres État, mais ils savaient parfaitement que le résultat serait le même. Il suffisait d'un infecté dans une troupe et terminé. La mort serait là. Eli et Calvin ne savaient pas trop où se diriger ni même qui croire dans ce monde de fous. Les survivants étaient presque pires que les rôdeurs... Il faut se méfier de tout le monde. Au final, une église fut finalement le refuge de ces deux êtres, ayant durement survécu à tout ceci et au final, ce fut presque une famille qu'ils y trouvèrent...