Journal de Nicholas pour les services sociauxJ’ai grandi dans une petite maison ou de l’extérieur, on pouvait voir une maison normale, un jardin tout de même mal entretenu, mais tout en restant un jardin ordinaire, de l’intérieur on pouvait voir une maison affreusement triste et lugubre.
Le sol est propre la plupart du temps, mais parfois on y retrouve des débris de verre cassés, ou dans ces moments-là, on entend aussi hurler, pleurer et supplier.
Une femme qui protège ses deux fils devant un homme violent et alcoolique, le plus grand des fils commençant à menacer le père, n’hésitant pas à se placer devant sa mère et son frère pour les protéger.
Le temps passe et le père se calme, le grand frère part de la maison, étant enfin majeur, laissant sa mère et son frère derrière lui et voila que tout dérape de nouveau.
La mère finit par mourir d’un traumatisme crânien en tombant des escaliers (évidemment le coup des escaliers est un pur mensonge par le père).
Le petit dernier grandit sous les coups de son paternel, parfois fuyant la maison pendant plusieurs jours et restant en forêt, jusqu’au moment où la police le retrouve et le ramène auprès de son père « très inquiet » .
Son bourreau, le patriarche a bien compris la souffrance de son fils et il refuse de le voir partir, c’est son fils, il est à lui, il n’a pas à prendre de décision seul, on ne désobéit pas à son père … Le cadet le sait que trop bien.
Comment aller à l’école le matin ? Une excuse pour ne pas aller à la piscine … Tenter à nouveau de fuir, pleurer, hurler et se renfermer.
Le petit garçon grandit et devient un guerrier, il a appris seul à travailler le bois, à manipuler les couteaux, à voler des armes, à voler à manger …
Pour lui dépecer un animal ne lui fait pas peur, la douleur n’est rien, les autres ne sont rien.
Peu à peu, il devient respecté, personne ne l’approche, il ne veut pas qu’on l’approche, parfois ayant des réflexes effrayants.
Une poignée de main tendue devient pour lui une sorte d’agression, il part à l’avance les coups.
Les hommes sont hypocrites car beaucoup avaient compris ce qu’il se passait dans cette maison, mais personne n’avait rien fait.
Un jour une bagarre éclata … Ce fut la dernière.
Le père avait encore une fois violenté son fils, seulement celui-ci n’étant plus un petit garçon s'est défendu, la colère, la rage, la haine, un coup bien plus violent qu’un autre et voila qu’il poignarde son père dans l’abdomen.
Que faire ? Fuir …
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C’est au milieu de l’hiver, après un an d‘errance que Nicholas fut retrouvé par les services sociaux, à force d'errer dans les rues, d’y dormir il en avait oublié ce qu’était d’être en pleine santé, de manger à sa faim, de vivre même.
Il fut placé dans un centre pour les mineurs fugueurs, orphelins, délinquants … Nicholas avait maintenant 15 ans.
Comme partout on pouvait retrouver la fameuse loi du plus fort et c’est à partir de là, que le jeune Blake se forgea une carapace et s’endurcit, devenant sarcastique et facilement bagarreur, voulant montrer de quoi il était capable, il était alors apte à relever maints défis.
Nicholas se plait à devenir un leader, rusé et sournois, il en était pas moins courageux et protecteur envers les plus faibles.
Le jeune homme devint lunatique, passant facilement de la colère à la joie, à l’envie de frapper aux rires.
Il souffrait en silence, les éducateurs voyaient la détresse qu’il tentait tant de cacher, l’inscrire à des cours de musique, il y apprit la guitare, celui-ci devenant très doué.
Le temps continuait de s’écouler et Nicholas se plongeait dans le sport et la guitare pour oublier son enfance en particulier son père et son frère, un passé qui ne cessera à jamais de le suivre.
Finalement le jeune Blake eut ses 18 ans et les éducateurs avaient fait en sorte de l’aider à démarrer dans la vie.
Un petit travail de serveur, quelque chose de simple, mais qui l’aiderait à payer un loyer et de la nourriture, mais c’était sans compter son sale caractère, au bout d’un mois seulement, il fut renvoyé.
Bien trop fier pour l’annoncer à ses éducateurs qui prenaient de ses nouvelles, il trouva des petits boulots illégaux pour continuer de payer son maigre loyer.
Seul il a appris à se battre, à survivre en forêt et même lors des hivers les plus rudes.
Vivant comme un nomade, parfois marchant de ville en ville, parfois s’arrêtant, voulant trouver quelque chose pour s’installer, un travail, un point d’appui stable, quelque chose qui ferait qu’il pourrait s’installer, mais il ne trouva jamais ce fameux d’appui, alors il errait encore et encore sur les routes, vivant au jour le jour.
Vivant grâce à des jeux illégaux, du vol et grâce à la nature, plus jamais le jeune homme n’a connu le confort d’un lit.
Seul, isolé, il commençait ensuite à arpenter les bars pour s’y saouler, parfois jouant au poker.
C’est d’ailleurs après une bagarre ayant très mal tourné dans un bar, puis étant aussi en possession de drogue, et sous-stupéfiant, celui-ci finit en prison, son casier judiciaire n’étant en rien vierge.
Il avait alors 27 ans et était condamné à 6 ans ferme.
Il n’allait pas tellement s’en plaindre, il avait un toit, un lit, de l’eau, de la nourriture, certes les prisonniers peuvent se montrer violents et insupportables, cela lui faisait pas peur.
Il finit maintes fois à l’infirmerie mais très vite il fit respecter, quand il arrivait pour manger ou l’a laissé s’asseoir ou il le désirait et personne n’était radin côté clope avec lui...
Depuis sa sortie de prison, Nicholas peut démarrer à nouveau dans sa vie, une seconde chance.
Il a ouvert son propre salon de tatouage grâce à des aides pour les anciens prisonniers à qui ils ne leur restent rien. Seulement le côté sombre de Nicholas reste présent, il maîtrise parfaitement le combat à mains nues et sait se servir des armes.
Journal de NicholasLes morts se relèvent, vous me croyez ?
Peu importe, le monde est devenu un véritable bain de sang, c’est le chaos.
Si seulement il n’y avait que les rôdeurs, il faut aussi se méfier des humains, car celui-ci est fourbe, il est prêt à tout pour survivre.
J’étais seul, isolé, j’ai longuement erré avant de finalement m’arrêter.
Avancer, toujours avancer, mais pour aller ou ?
Je n’avais pas mangé et dormi depuis des jours, je me voyais mourir, d’ailleurs j’étais prêt à me mettre une balle dans la tête, en aucun cas ne voulant devenir l’un de ses monstres, lorsque je fus recueillis par un groupe de survivant.
J’ai été soigné et on m’a proposé de rester, faire partie du groupe en échange de service.
Cela aurait été de la folie de refuser, alors j’ai accepté et j’ai choisi le poste d’éclaireur.
Je pars en ville chercher de quoi manger, boire, je surveille les alentours et protège le groupe, pour une fois dans ma vie, je me sens enfin utile.