« Bryn… Bryn ! » Le double au sol. C’est la chute, la petite contaminée, les crocs malades à la chair. Mourir. Dépérir. Crevée. Les mains s’agitent. Tremblements. La sauver, et l’abattre. Une cartouche dans le fusil. Des enfants. Elle a vu les terrifiants, les corps se relever, elle ne saisit pas encore le danger, l’épidémie, le mal qui rogne à la Terre. Percuter le crâne. Choisir peut-être le cœur pour plus d’efficacité. L’arme est trop lourde. Enfant qui se recule, ne peut pas. C’est de trop. Pas assez grande, pas la capacité de voler un amour. « Je ne sais pas Bryn… je ne sais plus. Comment je fais ? Pourquoi tu ne réponds plus ? » Aucune réponse. C’est l’agonie aux lèvres. Arme qu’elle lève, ne tient pas correctement. Le corps sursaute de crainte. Crachat aux murs. Plus personne, plus rien. Percutée Bryn. L’assassine retombe au sol, le fusil qui est jeté, le Mal renvoyé aux styx. Pas elle. Pas responsable. Le corps est un tressautement continu. Tête blonde qui se refugie dans un coin, genoux à la poitrine, bras qui encerclent. « Pas moi… pas moi. Désolé. Je voulais pas… il le fallait… » Rien ne reste. Une explosion d’élément. Crâne éclaté. Certitude d’une mort. Pas d’au-revoir, elle cavale au dehors, s’échappe de ses actes, de la conscience qui bombarde ses pensées. Brouillard de la vue. Courir. Ne pas s’arrêter. Ne plus se souvenir. « Pas moi… c’était nécessaire » Litanie qui rassure. Prières pour une âme bafouée. Plus personne pour la sauver. Sac à dos vide. Poches trouées.


Enfant à leurs paluches d’infâmes cannibales. Chair vendue. C’est une chute. La lame dans la main. Trancher. Viser la gorge. Planter dans la cuisse. La tête ! Des connaissances. Tout est perdu. Cinq. C’est une enfant. Pas la force, pas l’envie, pas la possibilité. « S’il vous plait… je… je vous donne mon sac » Rien à l’intérieur. Une gourde vide, des papiers de barres chocolatées. Personne. Rôdeurs non intéressés par les mots effrayés. Eux les infernaux. Elle va mourir là. A leurs gueules de chacals. Courir et tomber. Ne plus se relever. La partie est terminée. Un autre qui vient. Des cris, des batailles d’hommes. Ne pas regarder. Ne pas espérer. « Viens » Qu’il dit. Non et non. Pas encore. Elle ne sait plus, ne voit que le sang à son visage, partout. Dangereux ! Petite qui se percute contre le torse, se faufile au gardien. « Merci… je… » Les mots s’entravent à la gorge. Elle ne sait plus. Trop de temps dans le silence. Agneau qui suit le plus fort, ne saisit pas le danger. La protection offerte par un loup.

Avant. La maison. De quelle couleur était la chambre ? Et le salon et Doug ? Pourquoi elle ne peut plus l’entendre, pourquoi il n’est pas venu ? Comment est-ce que tout à commencer ? Les souvenirs volent à la mémoire. Fracas. Des ébauches. Des odeurs parfois. Tas de cendres. La petite courbe l’échine devant les inconnus, eux, cette fosse aux lions dans laquelle il l’a traine. Souvent elle lui demande si il va lui arracher une jambe, un bras ou quelque chose pour nourrir les autres. Elle a saisit l’enfant, n’est pas idiote mais elle se tait. Pas de rébellion. Attendre. « Pourquoi tu m’abandonnes ? » Lorsqu’il ne revient que le soir. Pourquoi je ne peux pas venir ?